Dr Roméo Rochette

(1895-1958)

Lorsque la Société canadienne des anesthésistes a été fondée, en 1943, l’un des deux vice-présidents était le Dr Roméo Rochette (l’autre était le Dr Wesley Bourne). Natif de Napierville, au Québec, le Dr Rochette, comme son père et son grand-père avant lui, a choisi de faire carrière en médecine, obtenant son diplôme de médecine à l’Université de Montréal en 1922. Il a fait son internat à l’Hôtel-Dieu, où il a occupé le poste d’interne en chef de 1924 à 1926. Il a appris à administrer des anesthésiques au cours de son internat (il n’y avait pas de résidence en anesthésie à cette époque) et en 1926, il a été nommé adjoint en anesthésie. Il est demeuré à l’Hôtel-Dieu pendant le reste de sa carrière, à titre de chef du département, de 1934 jusqu’à son décès le 12 décembre 1958, à l’âge de 63 ans.

Telles sont les grandes lignes de la carrière du Dr Rochette; elles ne donnent aucune indication de ses contributions à l’anesthésie au Canada ou de sa personnalité. Comme anesthésiste, lorsque la Société a été fondée, il avait acquis une très grande expérience et s’était gardé au courant des connaissances et des techniques modernes. Comme personne, il était irréprochable sur le plan moral et éthique, d’une distinction innée et d’une grande culture en raison de son éducation. La photographie qui le rappelle à notre souvenir est le portrait d’un homme qui, tout en étant raffiné et réservé, était digne de confiance et fiable. Ses conseils étaient toujours mis en pratique et, au cours des années pendant lesquelles la Société s’est développée, son avis était très estimé. Il a siégé à la vice-présidence de la Société de 1943, année de sa fondation, jusqu’en 1946.

À la fin des années 1940 et dans les années 1950, la scène montréalaise était un lieu d’harmonie, d’amitié et de coopération, ce qui a favorisé une préoccupation et un intérêt sérieux, que les fondateurs de la Société possédaient en large mesure, envers l’organisation de l’anesthésie au Canada. Dans ce contexte, avec à la barre les Drs Rochette et Georges Cousineau chez les francophones et les Drs Harold Griffith, Wesley Bourne et Digby Leigh chez les anglophones, la perspective d’une société nationale était bonne, malgré les rumeurs d’une guerre. Ces cinq individus ont tous mis à profit leurs compétences pour favoriser l’épanouissement de la nouvelle Société. Celles du Dr Rochette étaient d’être un collègue prévenant et un médecin intègre; il inspirait confiance à tous ceux qui le connaissaient et son avis était très respecté. Au cours des années de développement de la Société, ces qualités étaient essentielles. Réservé et digne, il a beaucoup contribué aux affaires de la Société, et ses contributions au cours de cette période de croissance ont été essentielles et inestimables.

David A.E. Shephard MB FRCPC, Charlottetown, PEI
CAN J ANAESTH 1992 / 39:3 / p.299